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AB IRATO sous l\'empire de la colère
Durée: 02:02:00
Date de sortie: 0000-00-00
Réalisé par: Dominique BOCCAROSSA
Acteurs: Joël Lefrançois, Yann Goven, Agnès Belkadi, Anthony Coisnard, Mohamed Bouaoune, Arthur Beneteau
Producteur:
Scénariste: Dominique BOCCAROSSA
Pays: France
Genres:
Année de production: 0000
Distributeur:
Synopsis: Dominique Boccarossa nous offre une proposition plastiquement très étrange, visant à faire vaciller le langage ordinaire du cinéma et les habitudes du spectateur, s\'inscrivant donc dans ce qu\'on nomme le cinéma expérimental. Ab irato se saisit d\'un récit de thriller – l\'enlèvement du fils d\'un industriel par deux adolescents – et le distend, le peint, le musicalise, le théâtralise, au point de le rendre absolument méconnaissable. Les personnages, si toutefois ce nom convient encore, deviennent ici de pures figures, déployées sans privilège particulier à côté de la nature et des objets. La caméra – mobilité constante, infinie lenteur, décadrant à tour de bras – les saisit pour aussitôt les perdre, les insérer dans le monde qui les environne : champs à perte de vue, routes de campagne voiture de luxe, entrepôt… autant dire que la tragédie qui se joue dans le film telle que la portent ces figures hiératiques (les petites gouapes pasoliniennes, le flic obèse et indifférent, le couple de bourgeois qui se déchire) sollicite davantage une éventuelle empathie intellectuelle avec le projet à la manière de l\'art contemporain que l\'aimantation des sens et de l\'esprit occasionnée dans le meilleur des cas par la mise en scène de cinéma. (Jacques Mandelbaum, Le Monde) La caméra relève bien plus du pinceau que de l’enregistreur, le son du matiérisme, les personnages de figures et l’histoire de l’allégorie. Voire de la tragédie grecque, ce qui n’est pas contradictoire, mais avec les ingrédients de la société d’aujourd’hui : inégalités économiques arrogantes, chacun pour soi débridé, disparition de toute empathie, perte inexorable des repères moraux, bref tout ce qui met en colère à l’ouverture du journal. Mais alors que chez d’autres, tout aussi respectables, la colère nous atteint en nous rendant profondément tristes, celle de ce cinéaste-là, qui ne laisse certes pas de nous déranger, nous subjugue aussi par ses partis pris formels rassasiant notre appétit d’art, ses inventions stylistiques osées, puissantes, magistrales. Si, donc, Boccarossa est peintre, c’est par cette prise en main du matériau cinématographique même, et par là qu’il nous offre un incontestable objet de cinéma, étonnant de bout en bout, douloureusement jouissif, par là qu’il signe une incontournable contribution au mode élégiaque. (Philippe Fernandez, cinéaste)
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