L’INCONNU DU LAC
L’INCONNU DU LAC
Durée: 01:37:00
Date de sortie: 0000-00-00
Réalisé par: Alain GUIRAUDIE
Acteurs: Pierre Deladonchamps, Christophe Paou, Patrick Dassumçao
Producteur:
Scénariste:
Pays: France
Genres:
Année de production: 2013
Distributeur:
Synopsis: Alain Guiraudie, on l\'a adopté un peu tardivement. C\'est le moins qu\'on puisse reconnaître. En fait on est même carrément passés à côté de ses quatre ou cinq premiers films ! Qui heureusement ont été montrés chez nos collègues du Jean Vigo, moins aveugles que nous sur ce coup-là (salut à Christian Chaguet, l\'œil du Vigo, aujourd\'hui l\'un de nos spectateurs les plus assidus).
Il a donc fallu attendre 2009 et le formidable Le Roi de l\'évasion, pour qu\'on prenne en marche le train – pas un TGV qui trace sa route avec une indifférence hautaine, plutôt un vaillant omnibus qui prend le temps de s\'intéresser à toutes les gares – de ce cinéaste hors-norme, éternel franc tireur, à l\'écart des modes et du parisianisme – il vit et travaille toujours du côté d\'Albi –, homosexuel des champs, libertaire et marxiste à la fois, artisan du cinéma au sens le plus noble du terme, et qui construit à son rythme une œuvre parfaitement cohérente et de plus en plus maîtrisée au fil des films. Le Roi de l\'évasion déjà cité marquait ainsi une étape décisive dans le bonheur de l\'écriture et la précision de la mise en scène.
Les quelques professionnels qui ont eu la chance de voir cet Inconnu du lac – ce n\'est pas notre cas au moment du bouclage de la gazette, le distributeur se doit de réserver la première projection publique au Festival de Cannes – affirment avec enthousiasme que Guiraudie a encore franchi un cap, que ce nouveau film est son plus beau, son plus fort, son plus cru, son plus sexuel aussi… On est impatients et confiants.
L\'été. Un lieu de drague pour hommes, caché au bord d\'un lac. Franck tombe amoureux de Michel. Un homme beau, puissant et mortellement dangereux. Franck le sait, mais il veut vivre cette passion.
« En terme de sexualité, j’ai toujours tourné autour du pot. Je ne me suis jamais vraiment confronté à la représentation de ma propre sexualité. Les premières scènes de sexe, de corps à corps, d’étreintes amoureuses et de baisers que j’ai filmées, dans Le Roi de l’évasion, ont lieu entre un homme et une femme. Il était peut-être temps pour moi d’en venir aux choses sérieuses. De représenter les choses de l’amour… Pas l’amour pour rigoler, l’amour-amitié comme je l’ai souvent fait… Mais l’amour-passion. Dans L’Inconnu du lac, je voulais me coltiner vraiment à ce que c’est que d’avoir quelqu’un dans la peau : jusqu’où ça peut aller ?
« Du coup, je suis parti d’un monde que je connais très bien, pour en tirer tous les fils qui m’intéressent : le soleil, l’eau, la forêt, des éléments érotiques forts et lyriques en quelque sorte. Et puis l’amour, la passion, c’est la grandeur des sentiments mais c’est surtout le sexe. Je voulais m’y confronter réellement, d’une manière différente, en faisant se côtoyer, au sein de mêmes séquences, à la fois l’émotion amoureuse et l’obscénité du sexe, ce qu’on appelle la pornographie, sans opposer, comme on le fait souvent, la noblesse des sentiments d’un côté, et le fonctionnement trivial des organes de l’autre…
« … Après la libération sexuelle des années 1970, on se sent aujourd’hui dans une perpétuelle assignation à baiser, dans une obligation à jouir… Dans les années 1970, le FAHR (Front d’Action Homosexuel Révolutionnaire) avait pour slogan : “Prolétaires de tous les pays, caressez-vous !” J’adore. Aujourd’hui, on manifeste pour le mariage pour tous. Quelque chose s’est perdu en cours de route. Les lieux de drague sauvages ferment mais ils sont remplacés par des clubs libertins à 40 euros l’entrée. Il y a une reprise en main du sexe libre par le business. Cette assignation à jouir va avec la société de consommation, qui inclut une consommation du sexe… » Alain Guiraudie














