Kagemusha

Kagemusha
Durée: 02:59:00
Date de sortie: 0000-00-00
Réalisé par: Akira KUROSAWA
Acteurs: Tatsuya Nakadai, Tsutomu Yamazaki, Kenichi Hagiwara, Jinpagi Nezu, Hideji Otaki, Daisuke Ryu...
Producteur:
Scénariste:
Pays: Japon
Genres:
Année de production: 1980
Distributeur:
Synopsis: Attention chef-d’œuvre ! Le splendide Kagemusha de Akira Kurosawa ressort en salles dans sa version intégrale superbement restaurée. Ce drame guerrier flamboyant, qui appartient au jidai-geki (fresque historique), est une œuvre puissante et poétique, aux accents shakespeariens. Tatsuya Nakadai joue à la fois le seigneur Shingen Takeda et le sosie chargé de le remplacer après sa mort sur le champ de bataille, pour préserver le prestige de sa grandeur et la stabilité de son clan durant trois années. Il est « La force de la Montagne » comme cela est exprimé symboliquement. Le « Kagemusha » (Ombre du guerrier), incarné donc par un vagabond pauvre, s’avère à la hauteur de son modèle, du moins en apparence. L’amitié naissante entre le « Kagemusha » et le jeune Takemaru, véritable successeur de Shingen, provoque le chaos au sein de la cour. Jalousies et rancœurs se font jour dans l’entourage du seigneur défunt, surtout avec Katsuyori Takeda, l’héritier bâtard de Shingen. Sur un thème universel, le cinéaste exploite plusieurs réflexions sur le pouvoir, l’ambition et l’apparence. Mais la force de Kagemusha est de mêler le fond et la forme, à l’image du cinéma de Kubrick ou de Welles où l’ensemble se répond constamment. Le film offre une succession de visions fabuleuses et oniriques, comme la très belle scène de rêve et la bataille finale. L’intense partition musicale de Shinichiro Ikebe, pleine de lyrisme et aux accords parfois morriconien des westerns de Leone, ajoute à la fascination et à l’émotion. Et dire que ce joyau puissant et magnifique a failli ne jamais voir le jour ! En effet, durant les années 70, Akira Kurosawa peinait à trouver des producteurs pour ce scénario. Désespéré de ne pouvoir montrer sa vision au public, il a conçu lui-même près de 300 dessins en couleurs. L’aide providentielle est venue de George Lucas en collaboration avec son ami Francis Ford Coppola, qui permirent de boucler le budget. Les financiers étaient rassurés suite au succès immense de La Guerre des Étoiles, sachant que nos droïdes légendaires furent inspirés des paysans de La Forteresse Cachée de Kurosawa, de l’aveu même de George Lucas. À l’écran, la dimension picturale prend son sens : les illustrations du cinéaste japonais habitent les plans comme autant de tableaux sublimes au sein d’un musée. les teintes y tiennent un rôle essentiel jusque dans les costumes des soldats ; chaque ton rouge, vert et bleu exprime le feu, la forêt et le vent. C’est en outre le premier film tourné en couleurs par le cinéaste. Dans cette version intégrale restaurée (le film n’avait été montré sous cette forme voulue par Kurosawa que lors de sa présentation à Cannes, et pour sa sortie au Japon), certains passages autrefois coupés sont particulièrement grandioses comme celui du château enneigé de Kenshin Uesugi, le seigneur rival de Shingen. La bataille finale apparaît quant à elle dans toute sa splendeur visuelle, funèbre et tragique. Raison de plus donc de (re)découvrir ce sommet de l’œuvre de Akira Kurosawa. D’après Thierry Carteret (Ciné chronicle)
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