Don\'t Grow Up
Don\'t Grow Up
Durée: 01:21:00
Date de sortie: 0000-00-00
Réalisé par: Thierry Poiraud
Acteurs: Fergus Riordan, Madeleine Kelly, McKell David, Darren Evans...
Producteur:
Scénariste:
Pays: France - Espagne
Genres:
Année de production: 2015
Distributeur:
Synopsis: Un groupe d’adolescents placés dans un foyer isolé de toute habitation se retrouvent livrés à eux-mêmes lorsqu’ils constatent que l’éducateur chargé de leur surveillance a disparu. Profitant d’abord de cette liberté provisoire, ils décident de rejoindre la ville pour chercher de l’aide, sans savoir que les habitants de l’île sont atteints par une étrange infection qui ne touche que les adultes…
Nous vous parlions à l’occasion de la précédente Dernière Zéance – la projection en avant-première et en sa présence du dernier film de Lucile Hadzihalilovic, Évolution – de la rareté des bons films fantastiques français… Voici encore, à peine un mois plus tard, un nouveau contre-exemple de cette affirmation un brin fataliste qui voudrait qu’en matière horrifique notre cinématographie nationale fasse une part trop belle à la culture des navets. Car si Don’t grow up est une coproduction franco-espagnole tournée en langue anglaise, c’est bien un réalisateur français qui en est aux manettes. Thierry Poiraud, dont c’est le troisième film après le déjanté Atomik Circus et la deuxième mi-temps du bonnard Goal of the dead, s’affranchit ici du côté délirant de ses précédents opus pour construire une fable fantastique et contemplative sur le malaise adolescent.
Images et cadres léchés, atmosphère mélancolique et crépusculaire, Don’t grow up est un film sensible et épuré, privilégiant l’ambiance à la violence (qui reste majoritairement hors-champ). Ses personnages naviguent entre drame adolescent, sous l’influence de Larry Clark ou de Gus Van Sant, et film d’infectés devenant de plus en plus malsain au fur et à mesure des événements. Cette odyssée paranoïaque aussi pessimiste que touchante est également une belle allégorie de cette période particulière qu’est l’adolescence, cet entre-deux instable et souvent angoissant où il faut à la fois accepter de quitter le cocon de l’enfance et trouver sa place en tant qu’adulte. Vous l’aurez compris, Don’t grow up est un film de virus plein de délicatesse et sans concession, regorgeant d’images marquantes, une des ces œuvres rares au charme vénéneux comme on en voit trop peu pour ne pas les saluer lorsqu’elles se présentent à nous.