BLACKBIRD

BLACKBIRD
Durée:
Date de sortie: 0000-00-00
Réalisé par: Jason BUXTON
Acteurs: Connor Jessup, Alexia Fast, Michael Buie, Alex Ozerov, Craig Arnold, Tanya Clarke
Producteur:
Scénariste:
Pays: Canada
Genres:
Année de production: 2012
Distributeur:
Synopsis: Attention, très belle découverte ! Un premier film canadien qui nous a emballés. Il a une gueule d’ange triste. Le cheveu un peu long qui lui mange le visage, comme tant d\'ados. Un regard perçant qui observe le monde avec une distance prudente et l’air de se demander « j’y vais ou j’y vais pas ? » A défaut d’avoir vraiment trouvé une réponse, Sean est quelque part au milieu de cette drôle de route censée le mener vers l’âge adulte. Il a fait son nid dans un entre-deux qui n’est pas toujours confortable mais qui a le mérite d’être à lui. Avec son blouson noir et ses ongles peints, son piercing, sa démarche discrète, il attire autant la curiosité que les moqueries. Il n’est pas dans les clous, il n\'est pas dans la norme, il fait tache au milieu de ses congénères, une tache noire, comme un appel au vide, ce vide qui attire autant qu’il effraie. Ici, dans cette petite ville de Nouvelle Ecosse, les gars de son âge sont sportifs, sortent en bande, pour ne pas dire « en meute », ils portent des sweats de marque et font du hockey sur glace, pour affirmer leur virilité et leur appartenance à la communauté. Sean ne fait pas de hockey, Sean est souvent seul, Sean aime les livres et la musique industrielle, Sean n\'est pas comme les autres et il assume. Mais à cet âge, il est encore bien tôt pour affirmer ses choix sans que cela ait des conséquences, et pour lui, elles seront brutales. Il faut dire que Sean, en plus du piercing, en plus du blouson clouté et de l’allure « gothique », s’est approché d’un peu trop près de la plus belle fille du lycée, la chérie attitrée du capitaine de l’équipe de hockey, le coq de la basse-cour. Menacé, molesté, il devient le souffre-douleur d’une bande d’andouilles prêtes à tout pour marquer leur territoire autant que leur identité de mâles en devenir. Sans réfléchir plus que ça, cédant à l’impulsion causée par l’humiliation et qui ne rime pas forcément avec raison, il va user des seules armes qui lui sont accessibles : des mots tapés sur son clavier d’ordinateur. Il se défoule, il déverse dans le monde virtuel des scénarios où il est question de menace, de vengeance, de mort. Il y a quelques années, il y a une éternité, Sean aurait noirci un cahier, l’aurait peut-être brûlé, ou jeté au fond d’un puits. Mais aujourd’hui on écrit sur internet, où tout se lit tout de suite, où tout se trace, où rien ne s’efface. Et quand on découvre, en plus de ces écrits imprudents, que le père de Sean est grand amateur de chasse et d\'armes, les dés sont jetés : Sean est accusé d’avoir minutieusement préparé un massacre en bonne et due forme, un « Colombine » version Canada. Et le rouleau-compresseur de la machine judiciaire va se mettre en marche… Fable sombre comme le monde tel qu\'il va, Blackbird se révèle pourtant un film lumineux et porteur d’espoir. Car si la mécanique diabolique de la logique accusatrice est montrée avec une cruauté glaciale, révélant au passage la violence d’une communauté prête à toutes les injustices pour sauvegarder son unité, le personnage de Sean est à lui tout seul un formidable rempart contre la bêtise humaine et l’arrogance machiste qui, là-bas comme partout ailleurs, fait des ravages. Au delà du beau portrait d’un adolescent formidablement attachant, Blackbird est un miroir sans complaisance tendu à nos sociétés qui prônent la convivialité du grand village global mais s’enferment chaque jour un peu plus dans la peur de l’autre. Ce bel oiseau noir, loin d\'être un mauvais présage, est un formidable appel à la tolérance et à l\'intelligence.
Text Centered
Un problème sur notre site ?