ADEN, le quotidien d’une ville en guerre
ADEN, le quotidien d’une ville en guerre
Durée: 00:24:00
Date de sortie: 0000-00-00
Réalisé par: Médecins Sans Frontières
Acteurs:
Producteur:
Scénariste:
Pays: France
Genres: documentaire
Année de production: 2015
Distributeur:
Synopsis: En mars 2015, les Houthis qui contrôlent tout le Nord du Yémen sont entrés à Aden. La ville est alors coupée en deux par une ligne de front séparant les Houthis, d’un côté, et les forces de la Résistance du Sud soutenues par la coalition arabe, de l’autre. Les combats et les bombardements sont quotidiens et la population est soumise à un blocus de fait : presque plus rien ne rentre à Aden, et les pénuries de produits importés, carburant, farine, viande s’aggravent. Suivez le quotidien de la population et des équipes de Médecins Sans Frontières (MSF) à Aden.
« Au mois de mars 2015, la ville d\'Aden est assiégée et son accès est très difficile. C\'était alors un bastion tenu par la Résistance du Sud dans un pays majoritairement conquis par les Houthis. Toutes les routes pour y parvenir étaient alors strictement contrôlées par des check points. Pour nous, la seule porte d\'entrée est maritime. Encore fallait-il avoir l\'accord des deux parties, car un côté de la baie d\'Aden est tenue par les Houthis, l\'autre par la Résistance du Sud. Non moins important, il fallait aussi trouver un bateau qui accepte de faire la traversée Djibouti-Aden, vu les risques encourus.
L\'équipe de Médecins Sans Frontières, conjointement avec la Croix-Rouge, y est parvenue en négociant un sauf-conduit aux conditions strictes – transporter uniquement du personnel humanitaire et des médicaments - et en trouvant un bateau, plus habitué aux sorties de plongée sous-marine qu\'à la navigation en haute mer, qui a accepté de faire une traversée hebdomadaire.
« Ce bateau a été, jusqu’en août, l\'unique moyen pour MSF d\'arriver ou de quitter Aden. Chaque semaine, des équipes de MSF ou de la Croix-Rouge mais aussi des médicaments ou des équipements médicaux ont ainsi pu être acheminés.
« Quand j\'ai pris ce bateau mi-mars 2015, nous avons eu de la chance. Avec la météo car la mer était calme pendant toute la traversée. Avec les différentes factions qui gardaient l\'entrée du port : les combattants n\'ont pas tiré comme il a pu arriver qu\'ils le fassent (en signe de bienvenue…). Et en général, le bateau n\'a pas été bombardé comme ce fut le cas la semaine suivante…
« Arrivés au port d\'Aden, nous étions attendus par une famille qui était là depuis plusieurs jours pour tenter de partir. Ils devaient fuir cette ville et espéraient pouvoir embarquer sur le bateau de MSF. Ils savaient que c\'était leur unique option. Le père, qui essayait de négocier l\'embarquement de sa famille, était très sympathique. Il tentait de plaisanter. Or nous savions qu\'il était impossible de les accueillir. Les accords obtenus pour ce bateau n\'autorisaient pas le transport de réfugiés.
« De la voiture qui me conduisait du port à l\'hôpital où j\'allais passer une semaine, j\'ai regardé cette famille rester à quai alors que le bateau retournait à Djibouti.
Ne pouvant leur offrir les moyens d\'un exil, il était essentiel pour moi de leur offrir un moyen de s\'exprimer et de raconter leur situation. C\'est ainsi que le film a commencé à prendre forme. Je n\'ai jamais retrouvé cette famille, mais j\'en ai croisé d\'autres à qui j\'ai voulu donner la parole. » (Benoît Finck)